Après les sorcières, le tarot et l’astrologie, le quatrième volume de La Bibliothèque de l'Ésotérisme s’attarde sur la magie des plantes ou, plus exactement, sur la relation dense et entrelacée qui lie l’Homme au règne végétal depuis la nuit des temps.
L’ouvrage détaille comment la nature nous soigne, nous enivre, nous nourrit ou nous stimule, comment elle participe à nos éveils spirituels et prend sa place dans nos cultes ou encore la façon dont elle investit notre littérature et donne naissance à nos symboles et à notre art. L’ensemble est, de fait, richement illustré par une grande quantité d'œuvres allant de l’estampe japonaise à la statuaire grecque, en passant par les peintures de la Renaissance ou des créations contemporaines. Des témoignages d’artistes, de fleuristes, d’herboristes, de paysans et de théoriciens viennent également enrichir les différents essais présentés dans ces pages.
Un très beau livre, dans le fond comme dans la forme, qui saura ouvrir vos perspectives sur les plantes et la façon dont elles imprègnent notre culture et notre histoire.
Fait parfois relativement méconnu en dehors de ses frontières, la Suisse incarne un foyer artistique particulièrement riche et productif à la fin du XIXe siècle. Sous l’impulsion d’un réseau de collectionneurs et de figures emblématiques comme Ferdinand Hodler, des peintres comme Félix Vallotton, Max Buri ou encore Giovanni et Augusto Giacometti renouvellent considérablement la peinture de leur temps et s’ancrent au passage dans un moment charnière de l’histoire de l’art où des modernités multiples s’inventent à l’échelle européenne.
Ce catalogue fait l’inventaire des 70 œuvres, inédites en France, qui furent montrées à l’occasion de l’exposition Modernités suisses ( 1890-1914), organisée au Musée d’Orsay en 2021. Doté d’un appareil critique conséquent, l’ouvrage permet de revenir sur l’influence des avant-gardes européennes sur ces artistes, notamment la dimension symboliste, mais aussi sur la façon dont ces derniers s’attachent tout particulièrement à des sujets empruntés à leur histoire et à leurs traditions, participant ainsi à construire une identité culturelle nationale.
Bouche écarlate, chevelure brune et fard à paupière bleu, le tout brossé avec une touche vive et énergique, le portrait montré sur le couverture de cette monographie donne immédiatement le ton quand à l’identité picturale de l’artiste à laquelle elle est dédiée : Claire Tabouret.
Peintre française prolifique et diversifiée, celle-ci travaille sur des petits et grands formats, sur toile ou bien sur des supports plus atypiques comme la fourrure synthétique. Ses tableaux représentent des maisons inondées, des barques de migrants à la dérive ou des portraits plus ou moins colorés de figures féminines et d'enfants, la mine grave et les yeux perdus dans le vague, solitaires ou en groupe, parfois déguisées et plongées dans des atmosphères étranges. Inspirée par la littérature et l’histoire, l’artiste place elle-même son œuvre sous le signe du mouvant, de l’eau et de l’onde et cite volontiers l’histoire de l’art, d’autres artistes, d’autres courants, au sein même de ses créations.
Richement illustré, ce livre présente une sélection importante de ses peintures et de ses quelques sculptures. Les reproductions de celles-ci sont accompagnées de trois textes critiques, de quelques photos d'atelier et de citations d'artistes, lesquels permettent de comprendre un peu mieux les références qu'elle exploite ainsi que rapport à l’enfance, à couleur ou encore aux femmes.
Hé bien ! Filles d’enfer, vos mains sont-elles prêtes ? Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? s’interroge Oreste dans Andromaque (1667), décrivant ainsi succinctement les Érinyes, déesses persécutrices lancées à sa poursuite. Vengeresses et hargneuses, leur apparence rappelle celle d’une autre figure emblématique : l’antique Gorgô ou Gorgone, plus couramment nommée Méduse.
Figure antique à la chevelure de serpent, cette dernière habite l’imaginaire collectif depuis plusieurs siècles. Tantôt monstre au regard paralysant, vamp séductrice menant les humains à leur perte ou bien icône des mouvements féministes et incarnation d’une survivante, elle est l’antagoniste d’un mythe séculaire ayant connu de multiples variations, que ce soit par l’intermédiaire de récits oraux ou textuels mais aussi de représentations artistiques. Le catalogue Sous le regard de méduse, de la Grèce antique aux arts numériques, publié à l’occasion de l’exposition éponyme ayant lieu au Musée des Beaux-arts de Caen propose un inventaire exhaustif de ces évolutions.
Richement illustré, l’ouvrage est divisé en deux parties distinctes. La première comprend une série d'essais qui replacent Méduse dans la chronologie type de l’histoire de l’art : Antiquité, Moyen-âge, époque moderne puis contemporaine, mais également dans le domaine de la caricature ou bien du cinéma. La seconde dresse un inventaire d’une soixantaine d'œuvres qui permettent de mettre en avant toute la diversité créative ayant existé, et existant toujours, autour de cette thématique.
Un bel ouvrage rendant hommage à l’un des mythes les plus connus de notre époque !
En février 2012, Cornelius Gurlitt entend frapper à la porte de son domicile. Après un contrôle de douane ayant mené à l’ouverture d’une enquête un an et demi plus tôt, la police vient d’arriver pour effectuer une perquisition dans son appartement munichois. L’intervention mène à une extraordinaire découverte : dissimulées derrière les étagères d’un réduit se trouvent plusieurs centaines de chefs-d'œuvres que l’on croyait disparus depuis au moins soixante-dix ans, soit l'époque sombre de la seconde guerre mondiale.
Dans ce livre, illustré par l’autrice Laureline Mattiussi, Dimitri Delmas remonte aux racines de cet épisode, afin d’expliquer comment cette collection a pu être constituée. Ce récit historique, très abordable pour les non initiés, raconte d’abord l’histoire de la famille de Cornelius Gurlitt et notamment celle de son père, Hildebrand Gurlitt, marchand d’art. Figure ambivalente, partisan d’Hitler, c’est lui qui acquiert plus de trois cent tableaux à vil prix dans le cadre de sa collaboration avec le régime.
La description de ces spoliations est un prétexte pour nous replonger dans le contexte artistique allemand et européen de la période. En passant par l’émergence du mouvement Dada, jusqu’à la montée d’Hitler au pouvoir et au succès des théories sur un art dit “dégénéré”, l’auteur redessine, à l’appui d'archives et de reproductions, le panel de discours qui structure une partie de l’histoire de l’art du XXe siècle. Passionnant et instructif !