Chargement...
Chargement...

Les coups de cœur des libraires

Coups de coeur Mollat
l'album lauréat du prix du livre du réel 2024 !
Comment penser au-delà de l'effarement et de la stupéfaction? par l'enquête, le réel, l'analyse, la clarté.
C'est ce programme ambitieux mais nécessaire qu'ont accompli l'historienne Valérie Igounet et le dessinateur Guy le Besnerey dans la bande dessinée Crayon noir. Cet album remarquable est une enquête graphique qui permet grâce au travail de recherche de Valérie Igounet de retracer à la fois les faits mais surtout la terrible mécanique de la rumeur, de la lâcheté. Comment transformer un fait en mensonge pour servir une "cause", comment parvenir par la patience, la clarté, le travail a rétablir la vérité. Le dessin de Guy le Besnerey parvient parfaitement à dire la spirale d'irrationnalité et de calcul dans laquelle fut pris Samuel Paty.



Ce livre a reçu Le prix du livre du réel 2024, organisé par la librairie en partenariat avec le CIC Sud ouest, voici ce qu'en dit Eric Fottorino le président du Jury : 

« L’histoire méticuleuse et terrifiante d’un professeur de la République froidement pris pour cible par un assassin déterminé à tuer, au nom d’une vision sanglante et dévoyée de la religion. On sort tout à la fois éclairé et éprouvé par ce récit magistralement mené et dessiné »

Crayon noir : Samuel Paty, histoire d'un prof
Chargement...
Le lauréat littérature du prix du livre du réel 2024 !
Il y a vingt ans, fermait à Salsignes, près de carcassone, la plus grand mine d'or française. Après un siècle d'exploitation elle laissait cette magnifique vallée près de Carcassonne exsangue à la fois écologiquement et économiquement. 

Nicolas Rouillé a décidé d'en retracer l'histoire orale, c'est ainsi qu'à la voix du narrateur se substitue celle des dizaines de personnes qu'il a interviewé et dont le montage fait le récit impressionnant. De cette façon se fait entendre tant ce qui unit l'histoire ouvrière sur plusieurs génération, que l'évolution technique d'une industrie que le XXème siècle semblait rendre peu à peu caduque.

Mais la force magistral du livre est aussi de faire comprendre au lecteur l'ambivalence entre la fierté d'appartenir à une histoire et le regret d'avoir vu cette même activité polluer la vallée sur le long terme.


ce livre a reçu Le prix du livre du réel 2024, organisé par la librairie en partenariat avec le CIC Sud ouest, voici ce qu'en dit Eric Fottorino le président du Jury : 

« Une enquête fleuve de Nicolas Rouillé où toutes les voix résonnent longtemps pour dire une condition humaine dévastée, dans cette Montagne Noire qui longtemps garda ses pires secrets. Ou comment le destin d’une mine raconte le chaos du monde et l’âpreté des intérêts souterrains. »

L'or et l'arsenic : histoire orale d'une vallée minière
Chargement...
Il souffle comme un grand vent de liberté !

Tous les étés, les enfants rejoignent « la maison des biquettes » au cœur des montagnes. Ici, les fenêtres s’ouvrent sur d’immenses forêts, les lits se cachent sous des plafonds mansardés et les bols de lait se dégustent dans des cuisines biscornues. Tout est plus beau ici qu’ailleurs.
Mais quoi de mieux, pour une bande de cousins, que d’avoir son endroit à soi, loin des adultes et toujours plus proche de la belle nature ? La cabane, le rêve secret, le refuge absolu pour tous les enfants et ceux qui le sont restés. Ce sont de ces refuges que nous parle Elise Peyrache dans son magnifique album Nos maisons. Grâce à un astucieux système de découpes, chaque illustration laisse place à une nouvelle pièce, un nouveau détail, un moment de poésie. Le texte, minimaliste, laisse toute sa place à l’imagination de chacun. Qu’elle soit lieu de fête ou de rêverie, solitaire ou partagée, ultra décorée ou minimaliste, la cabane est toujours un lieu inspirant. Et que dire de cette si jolie fin qui nous prouve que finalement, les plus belles choses peuvent continuer même lorsque l’école reprend et que les arbres perdent leurs feuilles ?
Un vrai souffle de bonheur se dégage de cet album et l’on se plaira à le regarder encore, encore… et encore ! A partir de 5 ans

Nos maisons
Chargement...
Une réjouissante critique philosophique des séries télévisées et de la façon dont celles-ci ont colonisé nos esprits !
Les séries télévisées sont-elles un art ? Un divertissement ? Un loisir ? Pour Bertrand Cochard, rien de tout cela puisqu'il s'agit avant tout d'un passe-temps. Littéralement. Loin d'émettre une critique esthétique ou de s'attaquer aux séries par leur contenu, le philosophe décortique la structure sociale au fondement de la place prépondérante qu'occupent ces dernières dans les vies contemporaines. Et cette place occupée n'est autre que celle du vide. Activité par excellence du temps prétendument libre, la série a pour fonction de tuer ce même temps et de s'oublier soi-même. Par stratégie d'évitement et refus de l'ennui, le salarié voit dans le binge-watching un échappatoire, un moyen de penser à autre chose, de « débrancher son cerveau » - pour ainsi dire, une façon de recharger ses batteries avant de repartir pour un tour. En d'autres termes, indépendamment de la qualité des œuvres, l'addiction aux séries dit beaucoup de notre condition salariale et de notre rapport au temps et à l'Histoire.

Engagé dans un tunnel fictionnel, le spectateur est comme conforté dans l'inertie collective. En arrivant sur Netflix, en faisant face à l'offre pléthorique, c'est un vaste monde des possibles qui se présente à nous. Mais c'est là tout le paradoxe et le rôle quelque peu retors de la série que de nous bercer de l'illusion que tout est possible dans un monde où, en réalité, rien n'est possible... « Nous voilà donc devenus les spectateurs impuissants d'un processus historique qui nous conduit à notre autodestruction (...) C'est cela, la société du spectacle. » Et c'est en cela que les modèles narratifs structurent notre pensée et séquencent notre rapport au temps ; offrant par là-même un parfait antidote au chaos ambiant et à la dépression.

« Or, que préférez-vous ? Barboter en société avec des brassards Pat' Patrouille, ou apprendre à nager ? »

Sans snobisme ni complaisance et en s'appuyant sur Arendt, Anders ou encore Debord, Bertrand Cochard livre donc une critique philosophique sans concession des séries télévisées et de la place que celles-ci occupent dans nos vies. En véritable poil à gratter, le jeune philosophe offre matière à penser ; y compris pour celles et ceux qui seraient fans de Game of Thrones ou des Sopranos.
Vide à la demande : critique des séries
Chargement...
Le livre d’Howard Becker est un classique de la sociologie et notamment de l’école dite de Chicago. Il n'en reste pas moins une enquête absolument captivante sur la question des normes ainsi que celle des personnes qui les transgressent et auxquels on attribue le terme de “déviants".

La particularité de ce travail réside dans le renversement causal de la problématique qu'opère le sociologue en 1963. Les analyses sociologiques à l’époque concevaient la déviance sous un angle essentiellement pathologique, cherchant chez la personne déviante des prédispositions psychologiques; la déviance relevait donc d’un comportement qu’il fallait soigner voire comme un problème à résoudre. A l’inverse Howard Becker propose en premier lieu de concevoir la déviance non comme une particularité individuelle mais comme une création d’un groupe social.

“Les groupes sociaux créent la déviance en instituant des normes dont la transgression constitue la déviance, en appliquant ces normes à certains individus et en les étiquetant comme des déviants”.

La déviance devient donc avant tout le produit d’une interaction entre celui qui commet l’acte et les personnes qui réagissent à l’acte. 

Prenant comme objet d’études deux publics qu’il connaît bien, les fumeurs de marijuana et les musiciens de danse (musiciens de jazz employés pour animer les soirées dansantes) le sociologue américain met à jour le processus qui amène une personne à pouvoir transgresser des règles ainsi que le mécanisme social qui assigne la personne comme étant déviante (dénonciation publique, étiquetage, contrôle social).


L’”outsider”, terme employé en anglais pour nommer le déviant se retrouve “étranger” au groupe normatif mais peut aussi considérer que les autres sont étrangers à ses propres valeurs. Un groupe peut ainsi en venir à développer un style de vie marginal, ni en dehors de la loi ni pleinement à l'intérieur du cadre fixé par les règles: l’exemple du groupe des joueurs de jazz de cabarets dansant est un passage d’anthologie dans lequel le non initié apprendra enfin ce qu’est un “cave”.


Lorsqu'il paraît en 1963, le succès est immédiat. Dans les postfaces, Howard Becker raconte de manière passionnante les conditions favorables entourant la réception de ce livre à sa sortie mais aussi l’impact que le texte eut dans la dépénalisation de la marijuana aux Etats Unis.


Les éditions Métailié le publient en format semi-poche et nous offrent ainsi l’occasion de nous replonger dans ce superbe texte, d’une limpidité impressionnante, qui n’en finit pas d’éclairer notre présent.

Outsiders : études de sociologie de la déviance
Chargement...
“Jamais je ne me suis accommodée des violences faites aux femmes, jamais je ne m’en accommoderai.”

Ancienne ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations de France, Isabelle Rome nous livre l’intégralité de son parcours dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Cette œuvre biographique est la somme de multiples témoignages qu’elle a pu recueillir au cours de sa carrière. Des témoignages de femmes victimes de violences, de proches de victimes, de membres d’institutions, parfois même de bourreaux ! Elle nous partage également les avancées faites dans ce domaine, et comment la loi a su s’adapter (et s’adapte encore !) aux luttes féministes. Tout cela, pour une fin de l’impunité.

La fin de l'impunité
Chargement...
“Mais tu te prends pour qui, au juste ?”
Élise Fabing ne connaît que trop bien cette phrase. Cette avocate spécialiste de la défense des salariées et des salariés est confrontée tous les jours à des dossiers sensibles de harcèlement moral et sexuel au travail. Les principales victimes ? Les femmes. Moins payées que leurs collègues masculins, moins promues, victimes de discriminations constantes, d’emprise et de violences, elles doivent souvent faire appel à la loi pour que cessent les violences sur leur lieu de travail. En s’appuyant sur les dossiers divers qu’elle a eu à traiter, l'auteure dresse un bilan assez alarmiste de la situation. Il reste encore du chemin vers l’égalité hommes-femmes au travail.
Ca commence avec la boule au ventre : une avocate lève le tabou de la souffrance des femmes au travail
Chargement...
L'auteur de "La forêt aux violons" confirme son talent de conteur et nous touche une nouvelle fois en plein coeur
Le 8 juillet 1853, l'amiral Matthew Perry entre dans la baie d'Edo et demande au Japon de mettre fin à sa politique isolationniste et de s'ouvrir au commerce international. C'est le début d'une ère nouvelle pour le pays qui se voit forcé d'abandonner certaines de ses traditions. Alors que les samouraïs sont voués à disparaitre, Ibuki n'a qu'un rêve : devenir l'un d'entre eux. Vocation uniquement réservée aux hommes, la jeune femme se travestit, abandonne son père et son village, et part en quête de maître Sohô, illustre guerrier au sabre, qui a abandonné la violence des combats pour la douceur du thé. Il passe alors un marché avec Ibuki : si elle veut apprendre à se battre, elle devra aussi apprendre la voie du thé.

Petit conte poétique, "Le dernier thé de maître Sohô", nous transporte au Japon, et en seulement 200 pages, nous fait découvrir à la fois la discipline des samouraïs et la beauté de l'art du thé. En plus de nous plonger dans cette culture millénaire, Cyril Gély créé d'une plume épurée et délicate, des personnages touchants et sensibles, qui parlent peu mais expriment tant. Avec ce nouveau roman, l'auteur de "La forêt aux violons" confirme son talent de conteur et nous touche une nouvelle fois en plein coeur.
Le dernier thé de maître Sohô
Chargement...
Une épopée touchante et pleine d'espoir !
Après Combats et métamorphoses d'une femme, Monique s'évade une deuxième fois ! 
Et elle ne manque pas de rappeler à son fils : "J'ai encore beaucoup changé. Il faudra que tu l'écrives un jour !" 
 
Et c'est ce qu'il fait. Dans son nouvel ouvrage autobiographique, Édouard Louis raconte avec sa sensibilité habituelle comment sa mère, une deuxième fois, subit les violences de son  compagnon et s'en échappe. Avec bienveillance, il immortalise par ses mots ce nouveau récit d'une émancipation lumineuse. 
 
Mais c'est aussi l'occasion de se questionner sur la récurrence de la violence, et sur l'aspect matériel et financier d'une telle évasion. Édouard Louis mène dans son nouvel ouvrage une véritable réflexion sur le coût de la liberté. 
 
Un vrai coup de cœur pour cette épopée touchante, pleine d'espoir ! 
 
 
Monique s'évade : le prix de la liberté
Chargement...
un numéro passionnant pour penser le monde avec les écrivains
Le talent d'une revue est de s'inventer sans cesse, fidèle à elle-même tout en saisissant les enjeux du temps. Depuis 1908 la NRF donne aux écrivains une place de témoins, de critiques, d'éclaireurs de leur époque. 

Désormais rédactrice en chef de cette belle institution, Olivia Gesbert propose une nouvelle version de la revue particulièrement stimulante.
Plusieurs rythmes, plusieurs temporalités, mais un souci commun celui de "lire le monde avec ceux qui l'écrivent". Ainsi de la très belle interview de Salman Rushdie qui nous invite au scepticisme et dont vous pouvez découvrir l'enregistrement dans les podcasts de la NRF, ainsi du grand dossier sur Le temps des guerres avec des passionnantes réflexions d'Annette Becker et Eric Vuillard après d'un texte d'Albert Thibaudet paru en 1919, ainsi enfin des respirations permises par les photographies choisies et commentées par Patti Smith qui rythment le volume.

S'intéressant à toutes les façons de raconter les histoires ne manquez pas l'ensemble sur la littérature en séries où les textes d'Eric Rochant, Tristan Garcia et Hervé Le Tellier viennent finement, avec humour, interroger cette rencontre désirée et repoussée.

Vous trouverez ci-dessous le bel échange que nous avons le plaisir d'accueillir entre Eric Rochant et Olivia Gesbert, animé par Jean-Claude Raspiengeas.

Découvrez par ce lien les podcasts de la NRF.
Nouvelle revue française, n° 657. A quel temps s'écrivent les guerres ?
Chargement...
Longtemps oubliée, les éditions du Livre de poche ont récemment publié pour la première en France, cette pépite aux allures de conte gothique.

Au cœur des landes écossaises, dans ce château familial austère et plein de courants d'air, vivait Janet, une jeune fille fantasque, amoureuse de la nature et des livres, incomprise des siens et du monde dans lequel elle évoluait. Dès les premières pages, nous apprenons sa mort, qui bien que suspecte ne donnera pas lieu à un roman policier, loin de là. Ce livre nous raconte sa courte vie, ses rêves de liberté et son tragique besoin d'amour, le tout porté par une plume malicieuse, poétique et brillante !

Le champ des soupirs
Chargement...
Un premier roman poétique, éthéré, d'une grande douceur où l'on se perd volontiers dans les méandres des souvenirs d'enfance.
Dans ce magnifique premier roman, Perrine Tripier nous raconte l'histoire d'Isadora, une femme singulière. Hantée par sa maison d'enfance, ses souvenirs doux-amers l'emprisonnent dans sa solitude au gré des saisons. Isadora, maintenant vieille dame, doit partir à l'hospice et dire au revoir à cette Maison, personnage à part entière du roman, qu'elle n'a jamais voulu quitter.
Un roman mélancolique et précieux sur les souvenirs de toute une vie. 
Les guerres précieuses
Chargement...
1 ...